Un très beau livre, mais qui demande un effort de lecture.
Mr Sarbacane, journaliste, échappe à une tentative d’assassinat. Et le livre commence… Qui sont les meurtriers, quelle est leur histoire personnelle, comment se mène une enquête dans l’Inde moderne, quels sont les réactions de la « victime », comment fonctionnent les médias en Inde ?
Ce livre, très dense, nous décrit l’Inde contemporaine et nous parle de son histoire depuis 1947, date de son indépendance. On en apprend énormément, c’est un voyage dans ce pays fascinant qui nous permet de mieux appréhender sa culture.
Beaucoup de termes en Hindis sont intercalés dans le texte. Cela peut rendre la lecture fastidieuse (il y a un glossaire en fin d’ouvrage) mais, d’un autre côté, ces mots récréent l’ambiance indienne bien mieux que s’ils avaient été traduits.
En bref, un livre magnifique à conseiller à tous ceux qui ont du temps et qui souhaitent lire avec attention !
La jeune Bee a un job qui peut sembler peu passionnant. Elle développe des photos à la chaîne dans un magasin.
Jusqu’au jour où un homme, qui se dit journaliste, vient lui apporter une série de photos prises sur des scènes de crime.
Mais il y a quelque chose qui cloche dans ces photos, et Bee, qui n’a ni ses yeux ni ses oreilles dans sa poche, va se lancer dans une enquête échevelée et extrêmement périlleuse.
Avec Shutterbug Follies, Jason LITTLE nous embarque dans une course effrénée, où le polar classique côtoie l’étrange le plus déroutant, le tout dans un style graphique coloré et frais…
Un cocktail savoureusement dérangeant qui se lit d’une traite !
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Livre en compétition pour Cap BD 2013
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Vous pouvez trouver ce livre dans toutes les bibliothèques du Val d’Ille
L’Argentine encore traumatisée par la brutalité de la dictature militaire, ravagée par la misère sociale provoquée par la spéculation financière, les plans d’austérité brutaux et la corruption du système. Nombreux sont ceux qui continuent de retrouver traces des opposants et de leur famille enlevés et torturés par le régime, pour honorer leur mémoire. Ruben, lui-même survivant de ces geôles, est devenu détective privé dans ce seul but. Jana à l’âme d’artiste, indienne Mapuche, minorité persécutée, a débarqué à Buenos Aires seule, pour y tomber dans les affres de la prostitution.
Rien ne les rapproche, si ce n’est les blessures de leurs histoires douloureuses et une volonté farouche. Mais le meurtre sordide d’un travesti, ami de galère de Jana, et la disparition de la fille d’un industriel de Buenos Aires, vont les amener à s’allier pour faire la lumière sur les fantômes du passé.
Avec Mapuche, on a à faire à un vrai polar de dur à cuire, vicieusement ancré dans la réalité politique, économique et sociale de l’Argentine moderne, mais qui résonne aussi d’une certaine manière sur les évènements économiques et sociaux que nous traversons actuellement, pas besoin d’en dire plus. Dès le début, Ferey nous fait plonger dans l’enfer de l’underworld de Buenos Aires. Prostituées, travestis, transsexuels, persécutés par une police corrompue et inefficace. Un vrai choc, d’entrée. L’enquête en elle-même est passionnante, bien menée, et nous plonge au cœur des années sombres d’un pays dont le martyre a été cautionné par certaines de nos plus grandes « démocraties »… l’histoire de Ruben est particulièrement saisissante. La violence est au cœur du récit. Violence d’état, violence criminelle, violence sociale. Il faut avoir le cœur bien accroché pour lire certaines scènes…
Seul bémol, totalement subjectif, on a parfois l’impression que l’auteur cherche en faire trop dans le comportement « dur à cuire » du héros, dont certaines répliques sonnent parfois un peu faux, tandis que certaines scènes explicites de sexe frôlent légèrement le cliché. Et paradoxalement, à deux reprises, Caryl Ferey fait une très décevante volte-face scénaristique au seuil d’un coup de poing dramatique dont l’anticipation m’avait déjà estomaqué. Mais pour le reste, ce roman est vraiment excellent, et m’a donné envie de lire Hutu et Zulu, ses précédentes livraisons.
Dark était un homme brisé. Inspecteur dans une unité spécialisée dans la traque des tueurs en série, il était le meilleur. Trop peut-être. Car il s’est approché trop près du pire d’entre eux, Sqweegel, untueur qui explose tous les critères du vice et de la dangerosité. Il a failli le capturer. Mais a regretté tout de suite d’avoir loupé son coup. Sqweegel se venge de son adversaire en massacrant toute sa famille.
Aujourd’hui, Dark se reconstruit, loin de la police, loin de son passé. Mais Sqweegel court toujours, insaisissable, poursuivant son œuvre. La tension monte, les politiques s’en mêlent, et les anciens collègues de Dark n’ont plus d’autres solutions que de faire appel à lui. Arrivera-t-il à vaincre ses démons ? Parviendra-t-il à répondre à cette question : De lui ou de Sqweegel, qui est le chasseur, qui est la proie ?
Ce livre pourrait être un OVNI, une (mini) révolution dans le monde du livre. Thriller écrit par le créateur de la série Les Experts Las Végas, il tente d’emblée d’emmener le livre dans le 3e millénaire : Chaque séquence narrative importante est ponctuée d’un renvoi à un site internet dédié au livre, avec un mot de passe. On y trouvera une séquence vidéo censée illustrer, creuser, approfondir un élément de l’histoire, que ce soit une vidéo filmée par le tueur, un souvenir d’un des personnages, une analyse de preuves…
Je dois le dire, j’étais extrêmement intrigué et de bonne volonté… au début. Mais ce principe, censé, selon Zuiker, amener la génération YouTube à la lecture, ne résiste pas longtemps à une lecture dans le monde réel. Car on ne lit pas tous devant son ordi, ou avec une connexion internet 3G illimitée sur son mobile. Et quand survient le mot de passe, on n’a pas forcément la possibilité de visionner la vidéo dans la foulée. Ou pas envie, parce que le rythme d’une lecture est quelque chose de fluide que l’on n’a pas forcément envie de rompre. Et c’est EXTRÊMEMENT frustrant. Et personnellement, je ne lis pas pour être frustré.
Alors bien sûr, je me suis dit au début : « c’est pas grave, je prendrai 5 minutes ce soir pour aller voir les 2-3 vidéos que j’aurais dû visionner ». Eh bien, non. Je n’ai pas pris 5 minutes le soir, et je peux bien le dire : je n’ai vu AUCUNE des vidéos du livre. J’ai développé une attitude bête de rejet en bloc. Pourtant, il paraît qu’elles sont très bien, ces vidéos ! Puis je suis un fan de base des Experts, quand même ! (enfin, des vrais, les premiers, quoi). Un rendez-vous manqué, en somme. Pour ma part, ça aurait été plus pertinent de faire un film avec des renvois aux chapitres d’un livre.
Pour le reste, le roman lui-même, l’histoire… ça ferait un bon scénario de thriller, bien trépidant, avec Colin Farrel dans le rôle de Dark et Adrian Brody dans celui de Sqweegel. Mais côté littérature, c’est un peu… juste… parce que justement, tout ce qui pourrait étoffer le roman, lui donner sa substance, sa profondeur, son « grain » de noirceur, tout cela est renvoyé à la vidéo. Et un livre dont l’intérêt n’est pas dedans…
Une forêt, quelque part. Six petites tombes sont découvertes. A l’intérieur, six bras gauches. Cinq appartiennent à des petites filles dont on avait signalé la disparition… Les cinq sont mortes. La sixième, inconnue, doit encore être en vie. Pour l’équipe en charge de l’enquête, commence alors une course contre la montre harassante, pour sauver cette fillette mystérieuse d’une mort certaine.
Qui se cache derrière ces crimes atroces ? Quel lien unit toutes les victimes ? Voilà l’angoissante quête du criminologue Goran Gavila et de la spécialiste en personnes disparues, Mila Vasquez. Ils vont devoir mettre en œuvre toute leur expérience et puiser au fond d’eux-même les ressources nécessaires pour la mener à bout.
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Voici un livre pour les amateurs de serial killers et de shockers, d’Hannibal Lecter et de Mo HAYDER. Malgré un rythme très soutenu, CARRISI parvient à instaurer une ambiance glauque assez lancinante et très réussie, notamment par le fait que l’on ne sait pas dans quel pays se déroule l’histoire : pas de noms de lieux, des noms de personnages internationaux (américains, slaves, italiens…), tout cela contribue à donner l’impression que les protagonistes sont perdus, face à cet ennemi sans visage… ou plutôt aux multiples visages.
Car l’assassin est plutôt retors, ce qui donne au livre les défauts de ses qualités. Autant la personnalité et le modus operandi du tueur sont fascinants à découvrir petit à petit, nous baladant de fausse piste en fausse piste, autant l’enchaînement des rebondissements est parfois un poil trop intense. On aimerait de temps en temps prendre le temps de savourer une nouvelle direction, une nouvelle révélation. Mais Donato CARRISI ne nous laisse AUCUN répit, jusqu’à la dernière page, quasiment.
Le risque à empiler autant de coups de théâtre est bien sûr qu’il y en ait certains d’un peu moins convaincants, ce qui est malheureusement le cas, en tout cas pour moi. Mais je ne veux rien ruiner du suspense qui, lui, se maintient malgré tout à un très haut niveau tout au long du roman… Je pardonnerai d’autant plus que le dernier est absolument étourdissant et n’a rien à envier aux meilleurs thrillers anglo-saxons.
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Yves
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Vous pouvez trouver ce livre à la bibliothèque de Guipel
La famille Dambroise vit dans une demeure huppée. La fille, Séraphine, se réjouit du retour de sa tante Alma, femme moderne et intrépide.
Quelques jours après son arrivée, deux cambrioleurs s’introduisent dans la maison et dérobent trois portraits de famille.
Chargé de l’enquête, le clairvoyant mais très superstitieux inspecteur Leblanc va tenter de faire toute la lumière sur une affaire pas si simple que ça!
Cette bande dessinée est un hommage aux romans d’Arsène Lupin et Rouletabille. Les dialogues sont très bons, incisifs et drôles, l’intrigue est prenante et le dénouement astucieux.
Dans un monde uchronique où l’angleterre a été annexée à l’Empire Français, avant de prendre tant bien que mal son indépendance, l’inspecteur LeBrock enquête sur l’assassinat d’un diplomate anglais qui va l’entraîner jusqu’en France sur les traces sanglantes d’un assassin retors. Son meilleur atout ? Son sens aigu de la déduction… et ses poings… car LeBorck n’hésite jamais à se salir les mains.
Avec Canardo et Blacksad, nous étions habitués à des polars noirs, très noirs, utilisant des personnages anthropozoomorphiques pour dépeindre les plus noirs travers de l’âme humaine. Loin de Mickey et Dingo, c’est le moins qu’on puisse dire, ces excellents ouvrages (avec pour ma part mention spéciale aux enquêtes de Canardo) ne nous épargnnent rien : cynisme, violence, sexe. Grandville de l’anglais Bryan Talbot, s’inscrit dans cette lignée, avec beaucoup d’atouts en plus, notamment son univers uchronique et steampunk qui mélange habilement éléments du XIXe siècle et de la technologie actuelle. Les scènes d’actions sont extrêmement bien menées, les personnages bien campés… mais ce n’est définitivement pas pour les enfants… de la grande BD, assurément, dans la lignée de V pour Vendetta d’Alan Moore pour la gravité et la profondeur du propos. Et dans celle de Raymond Chandler et de James Ellroy, pour le côté Hard Boiled ! Une vraie trouvaille.
Lena est spécialiste des empreintes digitales pour la police scientifique de Syracuse, aux Etats-Unis. Introvertie, émotionnellement dysfonctionnelle, elle a été recueillie tout bébé par une famille qui refusera toujours de l’adopter officiellement. Sa mère d’accueil lui a raconté la terrible vérité sur ses origines : enfant sauvage, elle aurait été élevée par des grands singes dans la jungle après le crash de l’avion de ses parents.
Lena vit hantée par des flashes de ce passé, persuadée d’être fondamentalement inadaptée au monde des humains et aux contraintes sociales qui les régit. Jusqu’au jour où une femme vient trouver son équipe, persuadée que son bébé, décédé de la mort subite du nourrisson, a été assassiné. Lena découvre alors que plusieurs bébés sont ainsi décédés dans des circonstances similaires. Cette (en)quête bientôt obsessionnelle va se mêler rapidement aux propres interrogations de Lena sur son origine.
La 4e de couverture le clame haut et fort : ce thriller « transcende » les « limites du genre ». Eh bien c’est vrai ! sauf que le thriller n’a aucune limite de genre et qu’il est tout à fait capable de traiter de sujets autres que la seule fascination du genre humain pour la violence et le sexe. Au contraire, le sujet du thriller est souvent psychologique : comment l’être humain réagit-il face à des conditions émotionnelles et physiques extrêmes. Origine tombe effectivement définitivement dans cette catégorie, et l’enquête n’est ici que le prétexte – parfois presque un peu trop d’ailleurs –à la recherche fiévreuse de la vérité sur ses origines. Ce livre introspectif sait distiller dans le cadre gris et froid de Syracuse une ambiance glauque, presque hypnotique, qui n’est pas sans rappeler celle de l’héroïne de Mo Hayder dans Tokyo, l’un des véritables chefs-d’œuvre du genre à mon sens. Les personnages, en particulier celui de Lena, sont superbement bien campés, extrêmement originaux et surtout réalistes, dans les nuances de gris qui dépassent le manichéisme de certains livres.
Seul défaut à mon sens. Le rythme du livre est pesant, dramatique dans les meilleures pages (et elles sont nombreuses) et un peu lent par moment. Mais un excellent livre par ailleurs…
Ethan Muller tient une galerie d’art contemporain à New York. Un jour, il est appelé par le bras droit de son père, homme d’affaires multimillionnaire avec qui il n’a plus de contacts, pour évaluer des dessins retrouvés dans un appartement abandonné par son locataire qui y vivait en marginal. Cette découverte va bouleverser sa vie. Ce qu’il y trouve dépasse l’entendement : des milliers de dessins naïfs sur feuilles volantes, qui assemblés forment comme une gigantesque carte mentale, mélangeant lieux réels et lieux imaginaires. Ethan y voit un chef d’œuvre de l’art brut et décide de l’exposer dans sa galerie, où les dessins connaissent un vif succès…
Mais lorsqu’un journal publie le dessin qui semble au centre de l’œuvre, une étoile avec dans chaque branche un chérubin, il est contacté par Lee, un policier à la retraite, qui a identifié l’un des chérubins comme la victime d’un meurtrier pédophile, bien des années plus tôt. Tous les deux, avec l’assistance de la fille du policier, vont essayer de reconstituer ce puzzle malsain dont Ethan pourrait bien être, sans le savoir, l’une des pièces…
On continue donc avec les éditions Sonatine… et une petite déception, pour le coup. Le point de départ du roman est excellent… l’idée de l’immense dessin d’un marginal qui cartographie son esprit malade fait vraiment saliver dans les 50 premières pages… mais est traitée plutôt sommairement par la suite : à part le dessin central, point de départ de l’enquête, la description est plutôt expédiée ou survolée, et ne sert que très peu dans le déroulement de l’intrigue. Reste que celle-ci est intéressante, d’autant plus qu’elle entremêle l’enquête d’Ethan et le récit de l’histoire de sa famille, 160 ans plus tôt, depuis son arrivée d’Allemagne jusqu’à la construction d’un empire multimillionnaire… Comme on l’imagine, par la suite, les deux récits vont se rejoindre dans le dénouement final… Problème, on a un peu du mal à s’identifier au héros et les flashbacks sont plus intéressants que l’enquête elle-même. Ils délivrent même la clé de l’énigme un poil trop tôt… comme si on vous servait le dessert avant le fromage, en somme !
Malgré tout, Les Visages reste un bon thriller, qui affiche d’ailleurs une légère distance ironique avec le genre, comme lorsque Ethan prend à parti le lecteur pour lui rappeler qu’il est, après tout, dans un roman policier ! Mais les éditions Sonatine m’avaient habitué à du plus lourd et consistant… Même la traduction française du titre est mal choisie : en VO, il s’appelle « The Genius », et rend mieux compte de l’argument central du livre et d’une certaine mélancolie qui s’en dégage… mais je vous laisse découvrir pourquoi !
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Yves
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Livre disponible à la bibliothèque de Saint-Médard/Ille et Guipel
Pourquoi avoir choisi ce livre comme coup de cœur 2011 pour la commune de Langouët?
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On ouvre ce livre, on le lit d’une traite.
C’est un parfait équilibre entre : histoire, thriller, fantastique.
Dans chacun des thèmes se mélangent le passé et le présent.
Pourtant au fil des pages, peu de chose nous semble irréelle. L’auteur a su donner un rythme haletant qui fait que le lecteur fait corps avec le livre.
Le lecteur devient acteur.
Jean-Paul et Jocelyne
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Livre en compétition pour le Coup de cœur du Val d’Ille 2011.
Vous pouvez trouver ce livre dans toutes les bibliothèques du Val d’Ille.
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