Ethan Muller tient une galerie d’art contemporain à New York. Un jour, il est appelé par le bras droit de son père, homme d’affaires multimillionnaire avec qui il n’a plus de contacts, pour évaluer des dessins retrouvés dans un appartement abandonné par son locataire qui y vivait en marginal. Cette découverte va bouleverser sa vie. Ce qu’il y trouve dépasse l’entendement : des milliers de dessins naïfs sur feuilles volantes, qui assemblés forment comme une gigantesque carte mentale, mélangeant lieux réels et lieux imaginaires. Ethan y voit un chef d’œuvre de l’art brut et décide de l’exposer dans sa galerie, où les dessins connaissent un vif succès…
Mais lorsqu’un journal publie le dessin qui semble au centre de l’œuvre, une étoile avec dans chaque branche un chérubin, il est contacté par Lee, un policier à la retraite, qui a identifié l’un des chérubins comme la victime d’un meurtrier pédophile, bien des années plus tôt. Tous les deux, avec l’assistance de la fille du policier, vont essayer de reconstituer ce puzzle malsain dont Ethan pourrait bien être, sans le savoir, l’une des pièces…
On continue donc avec les éditions Sonatine… et une petite déception, pour le coup. Le point de départ du roman est excellent… l’idée de l’immense dessin d’un marginal qui cartographie son esprit malade fait vraiment saliver dans les 50 premières pages… mais est traitée plutôt sommairement par la suite : à part le dessin central, point de départ de l’enquête, la description est plutôt expédiée ou survolée, et ne sert que très peu dans le déroulement de l’intrigue. Reste que celle-ci est intéressante, d’autant plus qu’elle entremêle l’enquête d’Ethan et le récit de l’histoire de sa famille, 160 ans plus tôt, depuis son arrivée d’Allemagne jusqu’à la construction d’un empire multimillionnaire… Comme on l’imagine, par la suite, les deux récits vont se rejoindre dans le dénouement final… Problème, on a un peu du mal à s’identifier au héros et les flashbacks sont plus intéressants que l’enquête elle-même. Ils délivrent même la clé de l’énigme un poil trop tôt… comme si on vous servait le dessert avant le fromage, en somme !
Malgré tout, Les Visages reste un bon thriller, qui affiche d’ailleurs une légère distance ironique avec le genre, comme lorsque Ethan prend à parti le lecteur pour lui rappeler qu’il est, après tout, dans un roman policier ! Mais les éditions Sonatine m’avaient habitué à du plus lourd et consistant… Même la traduction française du titre est mal choisie : en VO, il s’appelle « The Genius », et rend mieux compte de l’argument central du livre et d’une certaine mélancolie qui s’en dégage… mais je vous laisse découvrir pourquoi !
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Yves
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Livre disponible à la bibliothèque de Saint-Médard/Ille et Guipel
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