Dans le Japon d’après guerre, le jeune Yoshihiro TATSUMI a une passion, les mangas, qui n’ont pas encore la forme que nous leur connaissons aujourd’hui, mais le plus souvent des historiettes drôles publiées dans les journaux et les magazines. Il se lance alors lui aussi, avec son frère, dans la composition de ses propres mangas. En quatre cases tout d’abord, puis sous l’influence notamment d’Osamu Tezuka (que tout le monde connaît au moins pour son Astro Boy), la première star des mangas qui fera définitivement évoluer le genre, ainsi que de sa passion dévorante pour le cinéma, il s’attaque à des histoires plus longues, qui vont définitivement le lancer et contribuer à lancer un genre, le gekiga (d’ailleurs le titre original du livre se traduit apparemment « un rescapé du gekiga »), qui propose des récits réalistes, aux thématiques adultes.

En mêlant anecdotes sur le développement du Japon dans les années 50 et 60 et récit autobiographique, TATSUMI nous raconte avec beaucoup de simplicité et d’honnêteté son adolescence, ainsi que le parcours du combattant qu’il a du effectuer avant de pouvoir vivre et être reconnu pour son travail. J’ai eu un peu mal à entrer dans le récit en raison du trait de TATSUMI, mais on se laisse prendre par le rythme particulier de l’histoire, vite passionnante, et cette autobiographie n’usurpe pas sa réputation et ses récompenses, notamment à Angoulême.

Yves