Dans un monde uchronique où l’angleterre a été annexée à l’Empire Français, avant de prendre tant bien que mal son indépendance, l’inspecteur LeBrock enquête sur l’assassinat d’un diplomate anglais qui va l’entraîner jusqu’en France sur les traces sanglantes d’un assassin retors. Son meilleur atout ? Son sens aigu de la déduction… et ses poings… car LeBorck n’hésite jamais à se salir les mains.

Avec Canardo et Blacksad, nous étions habitués à des polars noirs, très noirs, utilisant des personnages anthropozoomorphiques pour dépeindre les plus noirs travers de l’âme humaine. Loin de Mickey et Dingo, c’est le moins qu’on puisse dire, ces excellents ouvrages (avec pour ma part mention spéciale aux enquêtes de Canardo) ne nous épargnnent rien : cynisme, violence, sexe. Grandville de l’anglais Bryan Talbot, s’inscrit dans cette lignée, avec beaucoup d’atouts en plus, notamment son univers uchronique et steampunk qui mélange habilement éléments du XIXe siècle et de la technologie actuelle. Les scènes d’actions sont extrêmement bien menées, les personnages bien campés… mais ce n’est définitivement pas pour les enfants… de la grande BD, assurément, dans la lignée de V pour Vendetta d’Alan Moore pour la gravité et la profondeur du propos. Et dans celle de Raymond Chandler et de James Ellroy, pour le côté Hard Boiled ! Une vraie trouvaille.