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Zone Blanche, DENIS, Futuropolis, 2012

Lorsque, comme le héros de Zone Blanche, on est hypersensible aux ondes électromagnétiques, la vie peut rapidement devenir un cauchemar.

Mais durant le répit que lui accorde une panne générale d’électricité, il rencontre une femme au lourd passé. Ensemble, ils vont mettre au point un plan pour se venger de celui que chacun considère comme responsable de ses malheurs.

Un pacte de ce genre ne peut jamais bien finir…

Mêlant habilement passé et présent, ce récit noir placé sous le signe de la fatalité et de la mélancolie sait cultiver une ambiance à la fois légère et oppressante. La profondeur psychologique des personnages, favorisée par rapport à l’action, est l’un des grands atouts de cette histoire.

Livre en compétition pour Cap BD 2013


Vous pouvez trouver ce livre dans toutes les bibliothèques du Val d’Ille

Viviane Elisabeth Fauville, Julia DECK, Editions de Minuit, 2012

Ne vous fiez pas au titre un peu pompeux et laissez vous happer par ce petit livre de 154 pages !

Avec une écriture époustouflante et très originale, ce roman vous emmène et ne vous laisse pas souffler.

Vous passerez du sourire en coin, un peu complice, à une incompréhension totale de l’héroïne. Au moment de refermer le livre, vous serez encore tout surpris de la tournure qu’a pris l’histoire.

C’est un premier roman très réussi qui nous fait attendre les suivants avec impatience.

Ce roman fait partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs du festival « Rue des livres », installé dans le quarter de Maurepas, à Rennes, et qui se déroulera du 15 au 17 mars 2013.

Pascale

Livre disponible à la bibliothèque de Vignoc

La conspiration des ténèbres,Théodore ROSZAK, Le cherche midi, 2009

Jonathan Gates nous raconte son histoire. Une bien étrange histoire. Jeune étudiant, il fréquente un cinéma d’art et essai tenu par Clarissa, une spécialiste exigeante du 7e art dont il tombe amoureux et qui va l’initier aussi bien à l’amour qu’au cinéma français et italien. Ensemble, ils découvrent une copie d’un film perdu d’un réalisateur de séries B horrifiques des années 30, Max Castle. Ce film va créer chez eux une telle impression de malaise poisseux que Clarissa rejette totalement Caste, tandis que Jonathan en devient littéralement obsédé, retrouvant dans ses autres nanars des sensations semblables, bien que plus fugaces. Il va alors se lancer dans une véritable enquête sur Max Castle et ses films pour essayer de comprendre ce qui est à l’œuvre dans le scintillement (flicker, titre original du roman) de ces films. En chemin, il va plonger dans les coulisses impitoyables des studios américains, dans les arcanes de la réalisation et du montage, rencontrer ou dialoguer avec des légendes (la rencontre d’Orson Welles vaut à elle seule la lecture du livre !) et découvrir quelque chose qu’il n’aurait vraiment pas dû…

Rarement ai-je été autant enthousiasmé par un livre avec un titre aussi cheap, qui tente manifestement de capter les lecteurs de Dan Brown et Maxime Chatham, ce qui n’est pas en soi honteux mais ne rend pas justice au roman. Car pour moi, ce livre est au cinéma ce que Le nom de la rose est au Moyen Age (avec un savoureux parfum de Pendule de Foucault, pour rester dans la référence à Umberto Eco), à savoir un passionnant thriller d’une folle érudition, brillamment construit, jamais aride, aux personnages attachants. La naïveté du héros, jeune néophyte qui découvre en même temps que nous cet univers complexe et fascinant, rappelle fortement celle du novice arrivant dans le monastère du Nom de la Rose où il fera, comme Jonathan, son éducation érotique, avec une paysanne.

Ce livre parvient surtout à transmettre une immense passion pour le cinéma comme vecteur et créateur des émotions humaines les plus profondes et complexes. Ce livre m’a en plus donné envie de revoir les films de Welles, Bogart, Huston ! Ne soyez pas effrayés par les presque 800 pages, il s’agit d’un coup de cœur absolu !!!

Yves

Heads, Keigo Higashino, Motorô Mase, Delcourt, 2005

Que se passerait-il si l’on vous greffait la moitié du cerveau d’un autre ? Car c’est ce qui est arrivé au héros de Heads. Jeune employé sans ambition, introverti, mais avec un goût et un talent pour le dessin, il prend une balle dans la tête en s’interposant lors d’un braquage. Pour le sauver, on lui fait une greffe de cerveau issue d’un mystérieux donneur. Peu après son réveil, son caractère commence à changer lentement… il tente alors de connaître la vérité sur le donneur.

Voilà un bon, parfois très bon thriller, qui souffre malgré tout de quelques longueurs. Sur un postulat qui me paraît excellent (si nous sommes la somme de stimuli électriques envoyés par notre cerveau, qu’advient-il de notre personnalité si nous nous trouvons dans la situation du héros, ou, plus simplement, l’âme existe-t-elle ?) La réponse apportée par l’auteur est claire, je ne vous la dévoilerai pas pour ne pas gâcher l’excellent final. En tout cas, la progression de l’intrigue est bien menée, on ne sombre pas dans l’outrance, au profit de la finesse psychologique. Bref, ça se lit parfaitement bien de bout en bout. Dommage donc de s’en priver !

Manga disponible à la bibliothèque de Saint-Médard/Ille

Meurtres pour rédemption, Karine GIEBEL, Fleuve noir, 2010

Un « Papillon » au féminin.
Le roman qui modifiera votre regard sur la prison des femmes.
Le combat perdu d’avance d’une femme pour regagner, retrouver sa liberté.
L’espoir derrière les barreaux.
Le destin de Marianne vous fera vibrer jusqu’à la dernière page.
Le roman que l’on ne voudrait pas avoir terminé.
Peut-on jamais retrouver sa liberté après avoir connu la prison ?
Derrière les murs de la prison des femmes, on entend des pleurs. Ceux de Marianne vous bouleverseront même après avoir refermé ce livre.
 Peut-on se racheter lorsque l’on a commis l’impensable ?
Doit-on tout accepter pour retrouver sa liberté ?
« La fureur de vivre » libre au féminin
Meurtres pour rédemption : Une histoire sombre et envoutante portée par une héroïne dont vous vous souviendrez longtemps.
Une lectrice qui a eu un véritable coup de coeur
En un mot : Bouleversant

Livre en compétition pour le Coup de cœur du Val d’Ille 2012.

Vous pouvez trouver ce livre dans toutes les bibliothèques du Val d’Ille

Le premier été, Anne Percin, Ed. du Rouergue, 2011

A la mort de leurs grands-parents, deux sœurs se retrouvent dans la maison familiale où elles passèrent de nombreuses vacances. Les souvenirs remontent à la surface, les souvenirs de l’été des seize ans de Catherine, la narratrice. Elle raconte alors pour la première fois un secret bien gardé et lourd à porter. Un drame qui marquera définitivement sa vie future vécue dans la plus grande des solitudes.

Sans fausse pudeur l’auteur dépeint les affres de la vie adolescente, les clans, les premiers flirts… Pour Catherine c’est la rencontre avec un jeune homme différent, la découverte de soi, de l’autre, une première aventure qui marquera à jamais son avenir…

Au fil des pages, le mystère s’éclaircit, il faut attendre les dernières lignes pour prendre toutes les mesure du drame auquel prit part Catherine. Beaucoup de tension dans ce livre que l’on referme avec une boule au ventre. Une écriture fluide, limpide, prenante, un brin sauvage… un mélange d’innocence, de cruauté, de sensibilité qui laisse triste et amère, un peu perdu la dernière page terminée.

Ce livre est à la fois une déchirure et un ravissement

Myriam

Pour en savoir plus sur Anne PERCIN

LEVEL 26, Anthony E. ZUIKER, Michel Lafon, 2010

Dark était un homme brisé. Inspecteur dans une unité spécialisée dans la traque des tueurs en série, il était le meilleur. Trop peut-être. Car il s’est approché trop près du pire d’entre eux, Sqweegel, untueur qui explose tous les critères du vice et de la dangerosité. Il a failli le capturer. Mais a regretté tout de suite d’avoir loupé son coup. Sqweegel se venge de son adversaire en massacrant toute sa famille.

Aujourd’hui, Dark se reconstruit, loin de la police, loin de son passé. Mais Sqweegel court toujours, insaisissable, poursuivant son œuvre. La tension monte, les politiques s’en mêlent, et les anciens collègues de Dark n’ont plus d’autres solutions que de faire appel à lui. Arrivera-t-il à vaincre ses démons ? Parviendra-t-il à répondre à cette question : De lui ou de Sqweegel, qui est le chasseur, qui est la proie ?

Ce livre pourrait être un OVNI, une (mini) révolution dans le monde du livre. Thriller écrit par le créateur de la série Les Experts Las Végas, il tente d’emblée d’emmener le livre dans le 3e millénaire : Chaque séquence narrative importante est ponctuée d’un renvoi à un site internet dédié au livre, avec un mot de passe. On y trouvera une séquence vidéo censée illustrer, creuser, approfondir un élément de l’histoire, que ce soit une vidéo filmée par le tueur, un souvenir d’un des personnages, une analyse de preuves…

Je dois le dire, j’étais extrêmement intrigué et de bonne volonté… au début. Mais ce principe, censé, selon Zuiker, amener la génération YouTube à la lecture, ne résiste pas longtemps à une lecture dans le monde réel. Car on ne lit pas tous devant son ordi, ou avec une connexion internet 3G illimitée sur son mobile. Et quand survient le mot de passe, on n’a pas forcément la possibilité de visionner la vidéo dans la foulée. Ou pas envie, parce que le rythme d’une lecture est quelque chose de fluide que l’on n’a pas forcément envie de rompre. Et c’est EXTRÊMEMENT frustrant. Et personnellement, je ne lis pas pour être frustré.

Alors bien sûr, je me suis dit au début : « c’est pas grave, je prendrai 5 minutes ce soir pour aller voir les 2-3 vidéos que j’aurais dû visionner ». Eh bien, non. Je n’ai pas pris 5 minutes le soir, et je peux bien le dire : je n’ai vu AUCUNE des vidéos du livre. J’ai développé une attitude bête de rejet en bloc. Pourtant, il paraît qu’elles sont très bien, ces vidéos ! Puis je suis un fan de base des Experts, quand même ! (enfin, des vrais, les premiers, quoi). Un rendez-vous manqué, en somme. Pour ma part, ça aurait été plus pertinent de faire un film avec des renvois aux chapitres d’un livre.

Pour le reste, le roman lui-même, l’histoire… ça ferait un bon scénario de thriller, bien trépidant, avec Colin Farrel dans le rôle de Dark et Adrian Brody dans celui de Sqweegel. Mais côté littérature, c’est un peu… juste… parce que justement, tout ce qui pourrait étoffer le roman, lui donner sa substance, sa profondeur, son « grain » de noirceur, tout cela est renvoyé à la vidéo. Et un livre dont l’intérêt n’est pas dedans…

Yves

 

Le Chuchoteur, Donato CARRISI, Calmann-Lévy, 2010

Une forêt, quelque part. Six petites tombes sont découvertes. A l’intérieur, six bras gauches. Cinq appartiennent à des petites filles dont on avait signalé la disparition… Les cinq sont mortes. La sixième, inconnue, doit encore être en vie. Pour l’équipe en charge de l’enquête, commence alors une course contre la montre harassante, pour sauver cette fillette mystérieuse d’une mort certaine.
Qui se cache derrière ces crimes atroces ? Quel lien unit toutes les victimes ? Voilà l’angoissante quête du criminologue Goran Gavila et de la spécialiste en personnes disparues, Mila Vasquez. Ils vont devoir mettre en œuvre toute leur expérience et puiser au fond d’eux-même les ressources nécessaires pour la mener à bout.

Voici un livre pour les amateurs de serial killers et de shockers, d’Hannibal Lecter et de Mo HAYDER. Malgré un rythme très soutenu, CARRISI parvient à instaurer une ambiance glauque assez lancinante et très réussie, notamment par le fait que l’on ne sait pas dans quel pays se déroule l’histoire : pas de noms de lieux, des noms de personnages internationaux (américains, slaves, italiens…), tout cela contribue à donner l’impression que les protagonistes sont perdus, face à cet ennemi sans visage… ou plutôt aux multiples visages.

Car l’assassin est plutôt retors, ce qui donne au livre les défauts de ses qualités. Autant la personnalité et le modus operandi du tueur sont fascinants à découvrir petit à petit, nous baladant de fausse piste en fausse piste, autant l’enchaînement des rebondissements est parfois un poil trop intense. On aimerait de temps en temps prendre le temps de savourer une nouvelle direction, une nouvelle révélation. Mais Donato CARRISI ne nous laisse AUCUN répit, jusqu’à la dernière page, quasiment.

Le risque à empiler autant de coups de théâtre est bien sûr qu’il y en ait certains d’un peu moins convaincants, ce qui est malheureusement le cas, en tout cas pour moi. Mais je ne veux rien ruiner du suspense qui, lui, se maintient malgré tout à un très haut niveau tout au long du roman… Je pardonnerai d’autant plus que le dernier est absolument étourdissant et n’a rien à envier aux meilleurs thrillers anglo-saxons.

Yves

Vous pouvez trouver ce livre à la bibliothèque de Guipel

pour en savoir plus sur le Chuchoteur

La belle image, BONIN, Futuropolis, 2011

Que feriez-vous si un jour votre visage changeait?

Vous restez-vous même, avec votre mémoire, votre personnalité… mais plus personne ne vous reconnait?

Vous êtes plus jeune, plus séduisant, les femmes se retournent sur votre passage… mais vous êtes un inconnu pour ceux qui comptaient vraiment.

Voilà ce qui arrive au héros de la Belle Image, qui va être amené à se confronter à sa vie, ses choix… et à son épouse.

Cette bande dessinée est une adaptation réussie du roman de Marcel AYME. 

Le graphisme apporte vraiment quelques chose à  la mise en images de ce texte très littéraire.

Une bande dessinée à lire et à faire découvrir.

Grandville, tome 1, TALBOT, Milady, 2010

Dans un monde uchronique où l’angleterre a été annexée à l’Empire Français, avant de prendre tant bien que mal son indépendance, l’inspecteur LeBrock enquête sur l’assassinat d’un diplomate anglais qui va l’entraîner jusqu’en France sur les traces sanglantes d’un assassin retors. Son meilleur atout ? Son sens aigu de la déduction… et ses poings… car LeBorck n’hésite jamais à se salir les mains.

Avec Canardo et Blacksad, nous étions habitués à des polars noirs, très noirs, utilisant des personnages anthropozoomorphiques pour dépeindre les plus noirs travers de l’âme humaine. Loin de Mickey et Dingo, c’est le moins qu’on puisse dire, ces excellents ouvrages (avec pour ma part mention spéciale aux enquêtes de Canardo) ne nous épargnnent rien : cynisme, violence, sexe. Grandville de l’anglais Bryan Talbot, s’inscrit dans cette lignée, avec beaucoup d’atouts en plus, notamment son univers uchronique et steampunk qui mélange habilement éléments du XIXe siècle et de la technologie actuelle. Les scènes d’actions sont extrêmement bien menées, les personnages bien campés… mais ce n’est définitivement pas pour les enfants… de la grande BD, assurément, dans la lignée de V pour Vendetta d’Alan Moore pour la gravité et la profondeur du propos. Et dans celle de Raymond Chandler et de James Ellroy, pour le côté Hard Boiled ! Une vraie trouvaille.