CategoryUn brin de lecture

Sur la route de Blue Earth, J. MONNINGER, Flammarion, 2014

Sur la route de Blue Earth . Livre un peu répétitif. Deux filles sur la route avec un cheval sur les routes des USA. Mais il y a beaucoup d’émotions dans ce livre : du fou rire à la déprime, on vit l’histoire en même temps que Dolores et d’Hattie! Une histoire très poignante.

Léa L.

Livre disponible à la médiathèque de Montreuil-le-Gast

Ce que je peux te dire d’elles, Anne ICART, Robert Laffont, 2013

Les 18 lecteurs du comité de lecture ayant lu ce livre, lui ont attribué la note de  4,03 sur 5

Agréable moment de lecture qui fait passer le lecteur par de nombreuses émotions. (Rire aux larmes) Roman emprunt de sensibilité qui retrace l’histoire familiale de femmes entre douleurs et tragédies. Roman qui tend à amener le lecteur à une réflexion sur le temps qui passe et les êtres chers. Condition féminine évoquée en filigrane des années 60 à aujourd’hui.

 

Se lit facilement. Une saga de 4 générations de femmes qui luttent pour l’avenir, le féminisme, la position de la femme dans la société. La vie triomphe au bout du compte. Espoir !!!

 

Une tribu de femmes indépendantes de gré ou de force sans homme avec les conflits mère-fille toujours d’actualité. Style simple mais juste. Roman agréable à lire.

 

Un beau roman sur l’amour maternel, les liens mères-filles et les transmissions intergénérationnelles. J’ai adoré et le conseil vivement !!

 

Le comité de lecture du Coup de cœur du Val d’Ille 2014

Livre en compétition pour le Coup de cœur du Val d’Ille 2014.

Vous pouvez trouver ce livre dans toutes les bibliothèques du Val d’Ille

Le complexe du chimpanzé, R. MARAZANO, J.-M. PONZIO, Dargaud, 2007

 

Une capsule spatiale inconnue s’abîme dans l’océan. Ce qu’elle contient est tellement perturbant qu’elle tombe directement sous secret défense. Hélène, astronaute de la NASA, est dépêchée pour intervenir auprès de ses occupants… qui ne sont autre que Buzz Aldrin et Michael Collins, les 2 deux astronautes ayant accompagné Neil Armstrong sur la mission Apollo XI. Or, ils sont censés être revenus sur terre 70 ans auparavant, avant de mourir de leur belle mort. Sont-ils ce qu’ils prétendent être ? que s’est-il passé sur la lune, en 1969 ?

Hélène va embarquer avec son équipe sur un vol à destination de la lune afin de répondre à toutes ces questions perturbantes… il n’est pas sûr que les réponses qu’elle va y trouver soit en mesure de la rassurer sur la place de l’homme dans l’univers.

Voilà une BD de SF « intellectualisante » qui lorgne définitivement plus vers les perspectives philosophiques de « 2001 l’odyssée de l’Espace » que vers « Starship Troopers » ! Le postulat se base sur un principe de la physique quantique, le principe d’incertitude d’Heisenberg : dans l’infiniment petit, l’observation des particules est telle qu’on ne peut qu’émettre des probabilités sur leur position. Or, l’homme n’est rien d’autre que l’une de ces particules à l’échelle de l’univers…

Bon, l’idée est excellente. Mais le dessin parfois photo-réaliste rend le tout très figé et complique le processus d’identification nécessaire à toute bonne histoire de SF. Sans ça, difficile de se projeter dans l’univers avec les personnages et adieu le « sense of wonder »… Cela dit, il y a vraiment des choses très intéressantes, et on se prend bien la tête pour essayer de saisir les implications de ce que découvrent les héros… dommage qu’ils soient aussi « gnan-gnan » !!!

Yves

Le cycle des inhibiteurs T.1et T.2, Alastair REYNOLDS, Pocket, 2004

 

L’arche de la Rédemption suivi du Gouffre de l’absolution

Les héros de l’Espace de la Révélation ont été bien secoués. Dan Sylveste a été absorbé par la matrice de l’Etoile Neutronique Hadès, accédant ainsi à l’immortalité. Khouri et Ilia ont infiltré les sphères du pouvoir totalitaire sur Resurgam, dont ils veulent planifier l’évacuation totale. Car tout indique que les inhibiteurs, ces machines non humaines dont l’unique but est de « nettoyer » les civilisations trop avancées ont pénétré dans le système de Delta Pavonis pour s’occuper de l’espèce humaine… Pendant ce temps, alors que la guerre fait rage entre les factions humaines Conjoineurs et Demarchistes, 2 conjoineurs, Skade et Clavain, s’affrontent pour la possession des armes infernales détenues par Ilia et Khouri. Eux aussi veulent affronter les Inhibiteurs… mais avec des stratégies bien différentes…

Bon, si vous n’avez rien compris à ce résumé, pas d’affolement… c’est normal !!! L’Espace de la Révélation était un roman tellement et riche et touffu qu’il est difficile de prendre le train en marche, même si Alastair Reynolds distille régulièrement des petits résumés pédagogiques… Autrement, la recette est la même que dans le premier volet : guerre et science, science et encore science… Car si vous voulez savoir comment siphonner la matière d’une planète pour l’envoyer au cœur d’une étoile et produire un lance-flamme cosmique, ces livres sont pour vous…

Par contre, sur 3 tomes, une petite critique. Entre plusieurs temporalités différentes (les héros qui ne peuvent dépasser la vitesse de la lumière sont parfois séparés d’une centaine d’années-lumière) et explications scientifiques vertigineuses, l’action principale prend parfois un peu trop de temps à avancer, et il faut vraiment s’accrocher pour ne pas lâcher… Mais si l’on y parvient, le résultat est hyper gratifiant. Alors, prenez un congé sans solde, 3000 pages de pure SF vous attendent.

Yves

L’étincelle 2 tomes, Ho-Cheol CHOI, Vertige Graphic, 2008

 

Dans la Corée du Sud post seconde guerre mondiale, dévastée par la guerre et les crises politiques et sociales, le destin d’une famille modeste de Séoul à travers les yeux du fils aîné. Alors qu’il ne rêve que de faire des études, il est forcé, en raison d’un père ruiné et tombé dans l’alcool, d’assurer la subsistance de sa famille entière.

 

 

Ceux qui auront vu l’incroyable dessin animé le Tombeau des lucioles ne seront pas dépaysés. Nous sommes ici dans une bande dessinée à la fibre sociale et dramatique (TRES dramatique) qui décrit avec réalisme, sans complaisance, sans manichéisme et sans jamais tomber dans le larmoyant, la vie dans les bidonvilles de Séoul avant le boom économique de la Corée. Une bande dessinée très forte, au dessin saisissant, qui sait alterner scène dramatique poignante et chronique légère de la vie quotidienne. A découvrir !

Yves

L’espace de la révélation, Le cycle des inhibiteurs T.1, Alastair REYNOLDS, Pocket, 2004

 

Sur la colonie spatiale de la lointaine planète Resurgam, dans le système de Delta Pavonis, Dan Sylveste effectue des recherches archéologiques sur les traces d’une mystérieuse civilisation extra-terrestre. A bord du vaisseau interstellaire le spleen de l’infini, Volyova est en quête d’un moyen de guérir son capitaine, victime d’une maladie connue sous le nom de Pourriture fondante. Celui qui détient ce remède porte un nom : Dan Sylveste.

 

Sur Yellowstone, dans la mégalopole Chasm City, la tueuse à gage Khouri est contactée par une personne mystérieuse, la Demoiselle, pour traquer et éliminer Dan Sylveste.

 

 

Qui est Dan Sylveste ? Pourquoi est-il au cœur d’autant d’histoires dramatiques ? Et quelle est la place des Amarantins, cette race éteinte, mi-homme mi-oiseau, qui semble avoir disparu dans des circonstances apocalyptiques ?

 

 

Voici le premier tome du cycle des inhibiteurs d’Alastair Reynolds, dont j’avais déjà parlé à l’occasion d’une note sur « La cité du gouffre », tome 2 indépendant de cette œuvre riche, dense et foisonnante, un « stand alone », pour causer riche ! Nous voici cette fois au seuil de cette saga vertigineuse, énorme, cosmique, épique.

 

 

Avec Reynolds, nous sommes dans la hard science fiction, chaque trouvaille a une description scientifique précise, réaliste (du moins de mon point de vue de novice). Autre détail croustillant et signe de cette intransigeance scientifique : les 3 héros vivent à 3 époques séparées sont séparés chacun de plusieurs dizaines d’années au départ. La raison en est simple. Dans les univers d’Alastair Reynolds, il y a une limite indépassable pour la science : la vitesse de la lumière. Dès lors, bridés par ce seuil, les hommes sont condamnés à des voyages en hibernation de plusieurs dizaines d’années entre chaque planète. Les 3 récits ne vont converger qu’au milieu du livre, lorsque les personnages en déplacement dans l’espace seront arrivés au terme de leur périple, la planète Resurgam.

 

Mais surtout, l’univers créé par Alastair Reynolds bénéficie d’une profondeur d’existence, d’une consistance historique et d’une mythologie passionnante digne des grands space opera classiques, Fondation, Dune et Star Wars en tête. Résultat : on y croit ; on s’implique et on se laisse emporter par le « sense of wonder », ce vertige émerveillé qui nous prend face à l’ampleur cosmique des évènements.

 

 

Certains ont critiqué le manque de profondeur psychologique des personnages. Ça n’est pas dénué de fondement, mais l’essentiel est tellement ailleurs que l’on pardonnera aisément ce petit défaut. D’autres ont également souligné la lenteur avec laquelle le récit prend son envol. Oui, d’accord. Mais les « préliminaires » sont tellement riches et posent tellement de bases de cet univers que l’on a hâte de retrouver dans les tomes suivants que là aussi, on pardonne avec bienveillance.

 

 

En d’autres termes, si vous voulez VRAIMENT vous évader avec de la SF, mais que vous trouvez que les concept de « force » et de « Jedi », c’est quand même un peu cul-cul, tout en voulant retrouver le souffle épique, en vous sentant EN PLUS un peu plus intelligent à la fin du volume, foncez sur ce tome 1, moi je ne vais pas tarder à me jeter sur le 3.

Yves

 

Une vie dans les marges (2 vol.), Yoshihiro TATSUMI, Cornélius, 2011

 

Dans le Japon d’après guerre, le jeune Yoshihiro TATSUMI a une passion, les mangas, qui n’ont pas encore la forme que nous leur connaissons aujourd’hui, mais le plus souvent des historiettes drôles publiées dans les journaux et les magazines. Il se lance alors lui aussi, avec son frère, dans la composition de ses propres mangas. En quatre cases tout d’abord, puis sous l’influence notamment d’Osamu Tezuka (que tout le monde connaît au moins pour son Astro Boy), la première star des mangas qui fera définitivement évoluer le genre, ainsi que de sa passion dévorante pour le cinéma, il s’attaque à des histoires plus longues, qui vont définitivement le lancer et contribuer à lancer un genre, le gekiga (d’ailleurs le titre original du livre se traduit apparemment « un rescapé du gekiga »), qui propose des récits réalistes, aux thématiques adultes.

En mêlant anecdotes sur le développement du Japon dans les années 50 et 60 et récit autobiographique, TATSUMI nous raconte avec beaucoup de simplicité et d’honnêteté son adolescence, ainsi que le parcours du combattant qu’il a du effectuer avant de pouvoir vivre et être reconnu pour son travail. J’ai eu un peu mal à entrer dans le récit en raison du trait de TATSUMI, mais on se laisse prendre par le rythme particulier de l’histoire, vite passionnante, et cette autobiographie n’usurpe pas sa réputation et ses récompenses, notamment à Angoulême.

Yves

Le garçon d’à côté, Katrina KITTLE, Phébus Editions, 2012

Psychologiquement très difficile mais très réaliste.

Tous ne supporteront pas mais tout le monde devrait le lire.

Une leçon de vie dramatique qui montre bien que le mal peut ne pas être loin et surtout chez ceux qu’on pense connaître.

Quelle difficulté de relativiser après…

Johanna

Trilogie SPIN / AXIS / VORTEX, Robert Charles WILSON, Tor Books, 2012

Une nuit, trois enfants assistent sans comprendre à la disparition des étoiles. La terre entière vient d’être enveloppée dans une membrane mystérieuse, vite surnommée le Spin, qui l’isole du reste de l’univers, sous les feux d’un soleil artificiel. A chaque minute qui passe sur terre, des dizaines de milliers d’années s’écoulent en réalité. D’où vient le spin ? Qui sont les Hypothétiques qui l’ont mis en place, que veulent-ils ? Surtout, comment les hommes vont-ils vivre dans ce nouvel environnement qui leur échappe complètement. Voici l’intrigue du premier roman de la trilogie du spin. Je ne dévoilerai pas celle des deux autres volumes, afin de ne pas déflorer la conclusion du premier…

A travers le récit de la vie de ces trois enfants dans le monde du spin, jusqu’à l’âge adulte, c’est toute la fragilité et la détresse propre à la condition humaine qui est décrite ici. Loin des héros classiques que l’on peut trouver dans les sagas de SF, qui ne restent pas passifs, qui combattent, cherchent à influer sur les évènements, déjouer des menaces, dans des combats parfois épiques, les personnages de Robert Charles Wilson sont ici complètement dépassés, désarmés. A part le personnage de Jason qui, devenu un scientifique très renommé, cherchera toute sa vie à faire échapper l’humanité au spin, les héros ne font rien de plus extraordinaire que le reste des humains. Car c’est une constante de ces trois romans : Les personnages s’interrogent, ils aiment, ils souffrent… ils vivent leur vie en somme, mais jamais ils n’ont de prise sur les évènements, ou si peu… Pourtant, les romans ne sont pas exempts de rebondissements cosmiques absolument merveilleux.

Car il y a bien deux principales forces dans ces trois romans, tout particulièrement d’ailleurs dans le premier, « spin ».

 La première, c’est l’originalité et la puissance de l’idée de départ, celle de cette membrane spin, ainsi que la description époustouflante des conséquences impressionnantes que cela a pour la terre en tant qu’écosystème (l’homme étant l’une des espèces de cet écosystème) dans l’univers… La largeur de champ du roman laisse parfois pantois, et chaque volume a son idée force, chacune avec une puissance poétique absolument remarquable. La membrane Spin, bien sûr, mais sans en dévoiler trop, la pluie de cendres dans Axis, et l’état nomade de Vox dans Vortex… Lisez, vous comprendrez et ne serez pas déçus !

La seconde, c’est la dimension paradoxalement humaniste du travail de Wilson. Bien que l’homme soit complètement dépassé et minuscule dans l’univers tel que le conçoit l’auteur, c’est bien l’être humain qui est au cœur du romain. L’auteur adopte un point de vue très intimiste, très proche de ses personnages, auxquels on s’attache rapidement car ils sont plus que crédibles, ils sont réels. Grâce à une grande finesse d’écriture, une grande délicatesse et une bonne connaissance des tréfonds de l’âme humaine, Wilson fait de l’empathie totale un enjeu absolu.

Tout cela fait de la trilogie Spin une œuvre de SF particulièrement originale et forte, avec un propos et une ambiance qui marquent durablement le lecteur.

Yves

Le grand coeur, Jean-Christophe RUFIN, Gallimard, 2012

Épopée historique au moyen âge, facile à lire, fait voyager et découvrir une période ainsi que l’invention d’une certaine forme de commerce.

Plaisant et agréable.

Johanna

http://www.youtube.com/watch?v=ziGy1WyiB3E