Sur la colonie spatiale de la lointaine planète Resurgam, dans le système de Delta Pavonis, Dan Sylveste effectue des recherches archéologiques sur les traces d’une mystérieuse civilisation extra-terrestre. A bord du vaisseau interstellaire le spleen de l’infini, Volyova est en quête d’un moyen de guérir son capitaine, victime d’une maladie connue sous le nom de Pourriture fondante. Celui qui détient ce remède porte un nom : Dan Sylveste.

 

Sur Yellowstone, dans la mégalopole Chasm City, la tueuse à gage Khouri est contactée par une personne mystérieuse, la Demoiselle, pour traquer et éliminer Dan Sylveste.

 

 

Qui est Dan Sylveste ? Pourquoi est-il au cœur d’autant d’histoires dramatiques ? Et quelle est la place des Amarantins, cette race éteinte, mi-homme mi-oiseau, qui semble avoir disparu dans des circonstances apocalyptiques ?

 

 

Voici le premier tome du cycle des inhibiteurs d’Alastair Reynolds, dont j’avais déjà parlé à l’occasion d’une note sur « La cité du gouffre », tome 2 indépendant de cette œuvre riche, dense et foisonnante, un « stand alone », pour causer riche ! Nous voici cette fois au seuil de cette saga vertigineuse, énorme, cosmique, épique.

 

 

Avec Reynolds, nous sommes dans la hard science fiction, chaque trouvaille a une description scientifique précise, réaliste (du moins de mon point de vue de novice). Autre détail croustillant et signe de cette intransigeance scientifique : les 3 héros vivent à 3 époques séparées sont séparés chacun de plusieurs dizaines d’années au départ. La raison en est simple. Dans les univers d’Alastair Reynolds, il y a une limite indépassable pour la science : la vitesse de la lumière. Dès lors, bridés par ce seuil, les hommes sont condamnés à des voyages en hibernation de plusieurs dizaines d’années entre chaque planète. Les 3 récits ne vont converger qu’au milieu du livre, lorsque les personnages en déplacement dans l’espace seront arrivés au terme de leur périple, la planète Resurgam.

 

Mais surtout, l’univers créé par Alastair Reynolds bénéficie d’une profondeur d’existence, d’une consistance historique et d’une mythologie passionnante digne des grands space opera classiques, Fondation, Dune et Star Wars en tête. Résultat : on y croit ; on s’implique et on se laisse emporter par le « sense of wonder », ce vertige émerveillé qui nous prend face à l’ampleur cosmique des évènements.

 

 

Certains ont critiqué le manque de profondeur psychologique des personnages. Ça n’est pas dénué de fondement, mais l’essentiel est tellement ailleurs que l’on pardonnera aisément ce petit défaut. D’autres ont également souligné la lenteur avec laquelle le récit prend son envol. Oui, d’accord. Mais les « préliminaires » sont tellement riches et posent tellement de bases de cet univers que l’on a hâte de retrouver dans les tomes suivants que là aussi, on pardonne avec bienveillance.

 

 

En d’autres termes, si vous voulez VRAIMENT vous évader avec de la SF, mais que vous trouvez que les concept de « force » et de « Jedi », c’est quand même un peu cul-cul, tout en voulant retrouver le souffle épique, en vous sentant EN PLUS un peu plus intelligent à la fin du volume, foncez sur ce tome 1, moi je ne vais pas tarder à me jeter sur le 3.

Yves