Un homme, une femme, un acte terroriste, une photo volée, une intimité dévoilée et mal interprétée. Des journalistes à l’affût, deux ruptures et réparation.

Portrait d’après blessures mérite et porte bien son titre. A l’heure de l’information en continue, où les âmes réagissent trop souvent dans l’urgence et suivant l’émotion plutôt que la sagesse, l’auteur profite de son intrigue pour poser les bonnes questions: quid des corps mutilés, jetés en pâture au reste du monde, sans aucun égard à l’intégrité et au respect des victimes? Comment des journalistes, peu scrupuleux, peuvent inventer, interpréter des images sans aucune loi ne les contraigne à une obligation de preuves? Ce livre bouscule, enrichit, réveille…

Au delà de ce couple fictif Héloïse-Olivier, doublement victime (physiquement d’un attentat dans le métro parisien, psychologiquement en raison d’une longue lutte pour récupérer son droit à l’image), ce roman rappelle tous les scandales médiatiques qui rendent tout spectateur, sous couvert d’informations, pour voyeur d’une intimité mal/non négociée. C’est un livre important puisque que chacun de nous se souvient de victimes qui n’ont absolument pas demandé à être photographiées au moment de leur calvaire.

Passionnant

Élisabeth