La Terre n’est plus depuis longtemps. L’Humanité a colonisé une bonne partie de l’univers connu, nouvel empire romain stellaire, le Retz, dont les mondes sont reliés entre eux par des portes abolissant l’Espace et le Temps. Le pouvoir en place, l’Hégémonie,maintient un semblant d’ordre, poursuit l’expansion du Retz aux zones des confins, mondes colonisés n’ayant pas encore livrés tous leurs mystères.
C’est sur l’une de ces planètes, Hypérion, qu’ont ainsi été découverts les Tombeaux du Temps, qui hébergent une créature mythique et meurtrière, le Gritche, objet d’un véritable culte dans tout le Retz. Des pèlerinages officiels s’y rendent régulièrement, dont peu reviennent vivants. Qui est le Gritche ? Que sont réellement les Tombeaux du Temps ? Avec ces questions en tête, sept pèlerins se rendent sur Hypérion. Un poète maudit, un soldat implacable, un homme politique, une détective, un universitaire dont la fille vieillit à l’envers, un prêtre et un Templier. Ce livre raconte leurs histoires, leur drames personnels qui les lient au Gritche et les mènent à accomplir ce périple désespéré où rien n’est ce qu’il semble être…
Hypérion est considéré à juste titre comme un chef d’oeuvre de la science fiction, et un chef d’oeuvre tout court à mon sens. Si le genre peut être rapproché de celui du space opera (action à l’échelle de l’univers, races extra terrestres, guerres interstellaires, vaisseaux immenses qui voyagent à travers l’espace et le temps…), le propos littéraire est extrêmement ambitieux. Je passe vite sur le fait que le livre reprend la trame des Contes de Canterbury de Chaucer, parce que je suis bien incapable de savourer cette référence… La structure du livre alterne récit principal (le pèlerinage) avec les souvenirs de chacun des sept protagonistes. Le tour de force est le suivant : chaque histoire est écrite dans un style littéraire différent, pastiche de genre bien connu : le polar, le récit d’exploration, le récit de guerre, le style poétique… chacun est un pastiche (et non une parodie) parfaitement maîtrisé où les éléments se font peu à peu écho les uns aux autres pour dessiner une trame totalement invisible au début du livre.
La grande réussite ? Le premier récit est génial, le suivant aussi, et on aborde le passé de chaque personnage en se disant que ça ne pourra pas être aussi passionnant que le précédent. Raté ! A part le récit du poète, plus ardu par passages, jamais l’intérêt ne tombe au fur et à mesure que l’on s’aperçoit que les pièces du puzzle s’emboîtent magnifiquement.
Hypérion est le début d’un cycle de 4 volumes. Je vais dévorer la suite dès que possible.
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Yves
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