Bienvenue est une jeune étudiante aux Beaux-Arts de Paris, qui enchaîne petites galères quotidiennes et non-histoires sentimentales.

Entre la vie amoureuse superficielle et répétitive de sa cousine, avec laquelle elle partage une chambre de bonne, et la vie colorée de son immeuble, elle développe un cynisme joyeux, jamais désespéré mais un brin désabusé, qui la font naviguer à vue dans une vie qu’elle n’a pas totalement investie.

Je n’ai pas lu Ya Ya, œuvre précédente de la scénariste de Bienvenue, mais il semble qu’elle s’y attachait à déconstruire un certain nombre de clichés sur l’Afrique. Changement total de décor, ici, mais pas de propos.

Dans cette chronique urbaine et sociale, on est loin de la vie bobo des étudiants parisiens, mais bien dans la réalité du mal logement, du mal emploi, et de la galère.

Bien que surfant sur ces difficultés avec une légèreté presque philosophique, Bienvenue est « dans le dur » et peine à s’en sortir. On se prend vraiment d’affection pour elle et son regard désabusé.

Le rythme est enlevé et tranquille à la fois. Comme dans la vie, on ne peut pas dire qu’il se passe grand chose d’extraordinaire, mais l’histoire avance tout de même par le simple fait que les gens existent et soient eux-mêmes.

Une BD délicate et sensible qui saura à mon avis toucher tous les publics.