Derrière le bain de sang récent à l’aéroport international, où deux bandes de terroristes se sont mutuellement massacrés, il y a la main de la CIA, et surtout celle de la Mother Company, vaste lobby regroupant toutes les entreprises pétrolières mondiales. Elle manipule les gouvernements pour son seul but : le profit maximal à n’importe quel prix.

Seule survivante du massacre, la jeune Hannah Stern parvient à s’enfuir vers le Sud de la France. Elle compte y convaincre un homme, qui a une dette d’honneur envers son oncle, de l’aider à accomplir sa vendetta personnelle contre les terroristes responsables du massacre des JO de Munich. Cet homme, c’est Nicholaï Hel, tueur à gages apatride et extrêmement redoutable, capable de mener à mains nues les missions les plus difficiles.

Ses capacités extraordinaires, il les doit à son éducation au Japon et à sa recherche du Shibumi, cet état d’excellence tranquille et discrète qui est la marque de l’homme supérieur au Japon. Devenu une menace pour la Mother Company, celle-ci va tenter par tous les moyens de l’éliminer. Commence alors un duel sans merci, une course effrénée à la manipulation et à la violence qui laissera des séquelles terribles.

Shibumi est un roman d’espionnage, avec les éléments classiques du genre. Services secrets, organisations mondiales visant à dominer le monde par l’argent, tueurs froids et sanguinaires, terroristes… Mais Shibumi est encore plus que cela. La construction du roman est basée sur le déroulement d’une partie de Go, ce jeu de dames chinoises dont Nicholaï Hel est devenu un maître. C’est un portrait d’homme fascinant qui est dressé par l’auteur à travers l’itinéraire personnel de Nicholaï Hel, le récit de son enfance, de sa formation, la description de sa philosophie de la vie. Il y déroule une vision pessimiste d’une société verrouillée par les grands trusts qui ont asservi les états et jouent des haines des hommes les unes contre les autres dans le seul but de faire de l’argent et d’asseoir leur puissance dans l’ombre.

—

Un livre passionnant de bout en bout, explosif dans ses scènes d’action, glaçant dans son analyse sociale et fascinant par son approche paradoxale mêlant humanisme et mysanthropie. Ultime curiosité, une grande partie du roman se déroule en Pays Basque français, où TREVANIAN vivait reclus. La description des mentalités basques et de quelques uns de ses représentants, en partulier Le Cagot, compagnon d’armes et de spéléologie de Hel, vaut absolument le détour.

—

Yves

—

Pour en savoir plus TREVANIAN

—