Jane, 13 ans, est consternée par la dégradation des relations entre son père et sa mère. Entre la poire et le dessert, la petite fille lance alors cette terrible affirmation : « Je ne me marierai jamais et je n’aurai jamais d’enfants ». Le soir même, son père les abandonne, elle et sa mère. Cette dernière tiendra toujours sa fille pour responsable.

Commence alors pour Jane un chemin de vie tortueux et tragique, une vraie succession de drames. Universitaire respectée, elle aurait dû avoir tout pour réussir sa vie. Mais le destin en a décidé autrement. Parce que Jane n’a respecté que la moitié de son serment. Parce que les hommes de sa vie l’ont tous laissée tomber les uns après les autres, que ce soit son père ou ses amants, même le père de son enfant… Mais Jane est comme une boxeuse, à chaque chute, elle se relève… même après le pire des KO.

Qu’est-ce qui ressemble le plus à un Douglas KENNEDY? Réponse : un autre Douglas KENNEDY ! Avec Quitter le monde, KENNEDY relance la machine à best-seller en reprenant la recette qui a fait son succès. Prenez un personnage, brillant, de préférence bourgeois, et faites-lui affronter d’un coup les pires épreuves de la vie. Privez-le de tous ses repères, bouleversez ses valeurs, et regardez-le lentement se reconstruire sur de nouvelles bases, apaisé et humainement plus riche, bien sûr…

Ce n’est donc pas d’une originalité folle. C’est même parfois un peu pompeux, lorsque son héroïne se lance dans des digressions intellectualisantes sur la littérature qui sont censées aller avec son statut de prof. Mais il faut reconnaître à Kennedy un art consommé pour brosser un portrait et créer l’empathie, avec ce qu’il faut comme drames et retournements de situation pour maintenir le lecteur en tension et le forcer à tourner les pages…

Mais ce n’est tout de même pas le thriller que semble promettre la 4e de couverture, l’une des plus trompeuses qu’il  m’ait été donné de lire ces dernières années ! Ajoutons à cela une bonne dose de critique de la société financière américaine qui se veut pertinente dans l’ère de crise actuelle mais qui enchaîne les clichés sur les vilains traders, perdant donc pas mal de son impact.

Un KENNEDY dispensable, donc, bien qu’agréable à lire, et qui n’est pas vraiment à la hauteur de son ambition d’être un « grand roman social » pour l’Amérique des années 2000.

Yves

La dernière interview de Douglas KENNEDY sur son premier livre.