Le premier tome avait laissé nos 6 pèlerins à l’instant même où ils marchaient vers les tombeaux du temps, ce lieu mystique où se rejoignent présent et futur. Leurs histoires avaient été racontées, l’enjeu de leur présence commençait à se dévoiler, l’ombre mystérieuse et menaçante du Gritche planait sur eux.
Le tome 2 reprend exactement à la suite du premier, mais avec une construction littéraire totalement différente. Là où le tome 1 enchaînait et articulait les récits des pèlerins de manière très linéaire, chacun dans un style littéraire différent (polar, récit d’aventure…), le tome 2 procède différemment : on apprend l’existence d’un nouveau Cybride (une espèce d’androïde hébergeant une intelligence artificielle construite autour d’une personnalité humaine ayant existé, dans ce cas précis le poète John Keats… oui dit comme ça, ça peut tout de suite effrayer !) qui a la capacité de « rêver » les évènements qui se passent sur Hypérion, et donc le destin des pèlerins. On papillonne donc au gré de ses « rêves » entre les différents récits, liés entre eux par le récit des aventures du Cybride même.
Plusieurs questions étaient en suspens. Pourquoi ces 6 pèlerins, et pas d’autres. Qu’est réellement le Gritche ? Quelles sont les intentions du Technocentre, cette Assemblée d’Intelligences Artificielles collaborant avec les humains depuis la destruction de la Terre ? Et que veulent les Extros, ces humains ayant refusé d’intégrer l’Empire lors de l’exode qui s’ensuivit ?
Autant vous le dire : toutes les réponses seront effectivement données, comme le clame la 4e de couverture. Mais la question est : allons-nous y comprendre quelque chose ? J’exagère, parce que l’on y comprend quelque chose, mais avant, il faut traverser une épopée mystique aux considérations religieuses et philosophiques parfois un peu… comment dire… arides. En cela, le roman rappelle furieusement la trilogie divine de Philip K. Dick déjà chroniquée dans ce blog. Heureusement, la fibre aventureuse d’Hypérion est plus développée que celle de Siva et le roman est nettement moins compliqué à lire.
Le véritable défaut du roman est que tous les fils narratifs ne sont pas également intéressants. Si je me suis passionné pour le destin de Saul, venu sur Hypérion sauver sa fille qui rajeunit jusqu’au jour de sa naissance, d’autres m’ont moins enthousiasmé, comme le récit du Cybride qui fait un peu pièce rapportée. Néanmoins, malgré ses aspérités évidentes, le cycle d’Hypérion est impressionnant par la densité, la richesse de l’univers créé et le souffle épique des évènements qui le secouent. Un classique, donc.
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Yves
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