Dans un futur très lointain, dans une galaxie très très lointaine… L’humanité a colonisé l’espace, mais sans espoir de revenir un jour sur terre. Sur la planète Sky’s Edge, Tanner Mirabel est un mercenaire, le meilleur. Et il est en chasse. Il traque Argent Reyvich l’homme qui a assassiné son patron, Cahuella, et la femme de ce dernier, Gita, dont il était secrètement amoureux. Mais très vite, il tombe dans un guet apens. Son co-équipier est assassiné, et son corps inanimé est congelé et transporté vers la planète Yellowstone et sa capitale Chasm City, dont les habitants vivaient dans le luxe et avaient accédé à l’immortalité en truffant leur organisme de nanomachines réparant au fur et à mesure les dégâts de la maladie et du temps. Or, quelques années plus tôt, Chasm City a été dévastée par un mystérieux virus qui a rendu folles ces machines, massacrant les habitants et faisant muter jusqu’aux buildings eux-mêmes…
C’est dans cette société post-apocalyptique que Tanner reprend sa traque… mais lui-même a été infecté par un autre virus, qui lui donne les souvenirs du légendaire Sky Haussmann, premier colon mythique de Sky’s Edge, et brouille les cartes… Cahuella… Tanner… Argent… Sky… Dans les tréfonds poisseux de la cité du gouffre… dans ses hauteurs aristocratiques, un puzzle déroutant est en train de se mettre progressivement en place.
Attention !! Voici le livre qui, avec le cycle de Fondation d’Asimov, me redonne envie de lire frénétiquement de la Science-Fiction ! Ce roman de mille page (gloups) fait partie du cycle des Inhibiteurs, mais peut être lu à part, car il se situe simplement dans le même univers, la même mythologie, mais offre une histoire totalement indépendante.
Bon, le résumé fait un peu série B, j’en conviens… mais imaginez un croisement entre Blade Runner, pour la description urbaine et sociale, et un Ellroy première époque, c’est-à-dire « hard boiled » (dur à cuir) à souhait… Je pousse un peu dans la comparaison, ce roman n’est pas un chef d’œuvre mythique qu’est Blade Runner mais un excellent roman caractéristique de ce que l’on appelle le « nouveau space opéra » : l’histoire se déroule à l’échelle de la galaxie, il y a des vaisseaux spatiaux déments, des technologies futuristes qui ouvrent des possibilités incroyables mais posent des problèmes éthiques gravissimes… mais surtout, surtout, le « New space op’ » efface le manichéisme simpliste qui rampe dans les classiques du genre, style « Star Wars » (et c’est un fan qui vous dit ça)… Ici, même les gentils ont des motivations complexes pas forcément recommandables, et les méchants n’ont pas tout le temps tort… bref, la vraie vie, quoi !
La cité du gouffre en est un excellent exemple, et surtout, elle fait de Chasm city et de sa description un acteur à part entière de l’histoire, dont la description ne peut que fasciner et favoriser l’immersion… Autre excellent point, Alastair REYNOLDS fait de la « hard science »… Scientifique de formation et de métier, il met un point d’honneur à la crédibilité des concepts qu’il avance… surtout, il y a quelque chose d’étonnant dans ses romans : la vitesse de la lumière est indépassable… Autrement dit, pas d’hyper espace à bord du faucon millenium ou de l’Enterprise ! les voyages stellaires durent des années, et lorsque l’on veut se déplacer d’un système à l’autre, on en a pour 30 ans, donc 60 aller-retours… autant dire qu’il faut se faire cryogéniser et tout laisser derrière soi !
Pour faire simple, j’ai adoré, et je vais lire (presque) de ce pas le tome 1 du cycle, L’espace de la révélation.
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Yves
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Livre disponible à la bibliothèque de Saint-Médard/Ille
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Pour en savoir plus sur Alastair REYNOLDS
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