1913. L’Europe est au bord de la guerre la plus meurtrière mais elle ne le sait pas. Les aristocraties anglaises, prussiennes et russes vivent sur l’héritage de leur gloire passées, tandis que la conscience sociale des peuples s’éveille. Des manoirs et des mines de charbon galloises aux usines de Saint-Saint-Pétersbourg, en passant par les tranchées de la Marne et le bureau ovale à Washington, à travers les destins croisés d’une galerie de héros issus de tous les pays et de toutes les classes sociales, c’est à la destruction d’un ordre ancien que nous invite Ken FOLLETT dans une fresque historique très ambitieuse.

Drames familiaux et passions amoureuses se nouent et se dénouent au rythme des évènements diplomatiques, politiques et militaires.

Pour être franc, je n’étais pas trop emballé par l’idée de lire ces 1000 pages bien tassées. Je ne suis pas un aficionado de la fresque historique et je suis plus friand des blockbusters au cinéma qu’en littérature ! Et la dernière fois fois que je me suis attaqué à un si gros pavé, c’était Les Bienveillantes de Jonathan LITTELL… cela vous donne une idée du traumatisme! Néanmoins, passées une centaine de pages, je dois avouer que je me suis pris au jeu : ce Ken FOLLETT est plutôt habile…

Alors certes, ces personnages emblématiques de l’époque frisent parfois la caricature à force de concentrer sur eux toutes les grandes caractéristiques de leurs milieux sociaux respectifs  : Billy le jeune mineur et sa sœur qui découvrent le socialisme et les saines vertus de l’insubordination, Fitz l’aristocrate anglais conservateur qui met enceinte sa gouvernante avant  de la mettre dehors, Gus l’américain libéral qui œuvre pour la paix dans le monde et les amours impossibles transnationales, Grigori l’ouvrier russe droit dans ses bottes activement impliqué dans la révolution de 1917… Mais ils sont tous extrêmement  attachants et FOLLETT montre un art indéniable dans la capacité de lier petite histoire personnelle et grand cataclysme mondial, même si certains personnages sont un peu délaissés ou voient leur intérêt s’essouffler dans les 200 dernières pages.

La décortication mois après mois des évènements et des tractations diplomatiques qui ont mené à la déclaration de la guerre est extrêmement bien menée, de manière à la fois pédagogique et vivante… et puis il y a ce projet qui se dessine de relater tout le XX ème siècle de cette manière.

Non, vraiment, je lirai le tome 2, promis !

Yves

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