Au-delà du mal, Shane STEVENS, Sonatine, 2009

Thriller qui narre l’histoire d’un tueur schizophrène, en cavale dans les Etat-Unis d’aujourd’hui.  Le roman est une très efficace critique des USA, du milieu hospitalier, du traitement de la maladie, mais aussi critique du monde politique, de la police, des médias… lecture haletante !

Livre présenté lors du cocktail de mots du 05/11/10


3 Comments

  1. On prend le livre de Shane Stevens, on le soupèse en se disant qu’on va juste survoler les premiers paragraphes, juste pour voir de quoi ça a l’air. C’est intriguant ce roman que Stephen King « recommande sans réserve » et surtout que James Ellroy plébiscite. Puis, on se dit que ça se lit facilement et qu’on peut bien lire quelques pages parce que vraiment… ça commence fort. On veut arrêter mais on ne peut pas et pourtant il faudrait car demain la journée est chargée. Ça y est… on n’a plus sommeil… bien joué Shane Stevens. On arrive à la fin du premier chapitre et déjà c’est trop tard… on sait qu’on ne pourra le lâcher que difficilement… et il reste 830 pages.
    Dès les premières lignes, on sait qu’on aura affaire à un thriller pas comme les autres. Plus long, plus noir, plus touffu, plus glauque… En fait, ce roman est bien plus qu’un thriller : à travers la cavale meurtrière d’un tueur en série, c’est toute la société américaine des années 70 et ses rouages qui sont décortiqués : du journaliste opportuniste au politicard véreux, de la prostituée occasionnelle au policier obtus.
    De plus, ce roman très ancré dans les années Nixon est paradoxalement d’une actualité troublante, à l’heure où les scandales en tous genres éclaboussent nos politiques donneurs de leçon.
    Certes, on peut reprocher à l’auteur une ou deux incohérences (peut-être des erreurs de traduction) mais cela n’a que de poids face à la pertinence de l’intrigue, le rythme palpitant, la véracité des personnages et les choix de narration (ellipses et retours en arrière fréquents).
    Au-delà du mal est un immense roman.

  2. je me méfie maintenant des citations en exergue, mais quand ça vient de james Ellroy, je lis sans hésiter… Je viens donc de dévorer les 70 premières pages… et c’est vrai qu’on est happé : dès les premières lignes, on sait qu’on va être malmené et qu’on est là face à du très lourd… on passe d’une scène de viol à une scène de braquage décrite au scalpel, en passant par la chronique glaciale de la déchéance d’un couple… je vous laisse, j’y retourne

  3. Ca y est, c’est fini ! et je confirme l’excellente impression du début. Au delà du mal est le croisement parfait entre American Tabloïd et Un tueur sur la route d’Ellroy… mais 10 à 20 ans avant !

    Mais là où Ellroy délivre une prose dense, fiévreuse, à la mitraillette, Stevens adopte un ton froid, détaché, qui traite de la même manière le récit et les pensées du tueur que celles des « gentils », concept qui fait d’ailleurs long feu dans ce roman… tout est abordé avec une froide objectivité, au scalpel. Une réussite.

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